Dans les performances qu’il met en scène et enregistre Sebastian Stumpf semble autant décidé à défier les lois de Galilée, Newton ou Archimède qu’à braver les codes sociaux conventionnels régissant nos comportements dans les espaces publics. Avec la même naïveté il se confronte à l’un et à l’autre, sachant pertinemment, qu’aucun ne se courbera sous ses tentatives. La caméra est l’unique témoin de ses actions dont il est l’unique acteur. Il ne recourt pas non plus à l’autoportrait, et si son corps est omniprésent, sa personnalité dans sa dimension existentielle et intime est soigneusement tenue à l’écart. Son art ne procède donc pas de ce culte de la personnalité et du corps si cher aux artistes des années 70. La subversion et l’originalité des images de Stumpf tiennent davantage à l’interaction qu’il entretient avec le paysage, qu’il soit naturel ou urbain.
Le monde semble être un immense terrain de jeu dans lequel évolue ce petit personnage dont on ne sait pas toujours si l’action qu’il entreprend nous fait sourire ou nous dérange. Proche de l’absurde, mais loin du non sens, Sebastian Stumpf incarne poétiquement une forme de résistance et de posture critique de l’artiste sur le monde.