Florian Fouché

De son côté, Florian Fouché affirme, dans son « Manifeste assisté » (qui fait l’objet d’une exposition à partir du 11 février au Crac de Sète) : «
Nous sommes tous et toutes à la fois des assistés et des assistants. Tout le monde, toute puissance ou impuissance ». Depuis 2020, suite à l’accident vasculaire cérébral qui a rendu son père hémiplégique, il réalise ce qu’il nomme des « actions proches ». S’inspirant de la notion de « présences proches », attribuée par l’éducateur Fernand Deligny aux personnes accompagnant des enfants autistes, il explique « intensifier, par des gestes, déplacements et manipulations d’objets trouvés sur place, [sa] relation avec des espaces aménagés pour le soin ». Cette « rééducation sauvage » consiste pour son père Philippe, qui participe en chaise roulante aux actions et est impliqué dans leur conception, à faire se mouvoir un objet lourd, activer une sculpture ou grimper sur le corps même de son fils. « Le terme de rééducation est à prendre avec prudence, avertit Florian Fouché. Personne n’a envie d’être ‘’rééduqué’’, mais on peut expérimenter. Je détourne le vocabulaire de la médecine et de l’institution, comme contextes politiques à explorer. » L’artiste est en dialogue avec des soignants pour mettre au point des prototypes, comme son Attelle pour Philippe. Mais il insiste : « Je ne fais pas de thérapie. C’est une expérience physique des corps, dans ce qu’elle peut exprimer de méchanceté métaphorique ».
C’est dans le prolongement de ce travail autour à la fois de Fernand Deligny et des actions photographiques et vidéo menées avec son père paraplégique — qu’entend se poursuivre la recherche lors de la résidence avec le Centre d’art GwinZegal à Guingamp. Le caractère expérimental, pluridisciplinaire mais aussi participatif sera particulièrement favorisé.
Un partenariat est à l’étude avec le Centre National pour la Création adapté de Morlaix.

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