CHARLES FREGER

Avec la série qu’il développe autour des costumes et des coiffes, Charles Fréger poursuit sa quête des « communautés inactuelles », comme le souligne Michel Poivert. Comme dans ses séries précédentes, son travail auprès des cercles celtiques révèle l’enjeu à l’œuvre dans le travail du photographe : rendre visible ce que les représentations en usage dans la société individualisée et mondialisée nous désignent comme anachronique. Ces communautés de femmes et d’hommes, jeunes pour la plupart, sont reliées par l’expérience contemporaine d’une sociabilité ou d’un rapport à l’Histoire que nous croyons, à tort, être suranné. Le modus operandi que le photographe met en œuvre de manière récurrente et avec rigueur dans cette série − comme dans les précédentes − obéit à des choix formels : un souci de la pose et du fond devant lequel se tient le modèle, l’usage du flash qui dégage la silhouette de son environnement, la volonté d’imprimer à ses portraits in situ, au-delà du simple enregistrement, une expression de mise en scène doublée d’une esthétique de l’immobile. Mais ce qui compte tout autant aux yeux du photographe que la nature esthétique du costume, c’est l’expérience physique, contraignante − voire douloureuse dans certains cas −, afférente au port du costume, et qui détermine une posture, un maintien, parfois une rigidité. Le costume est avant tout une discipline, marquant l’acceptation des règles d’appartenance qui passe par un effacement de la singularité. Le costume devient le révélateur d’un « autre » relié à des pratiques dont les origines remontent parfois loin dans le temps.

Accueil en résidence réalisé avec la participation des fonds européens Leader, et du Pays de Guingamp ; et avec le soutien de la direction régionale des Affaires culturelles de Bretagne, de la Région Bretagne, du conseil général des Côtes-d’Armor et de la Ville de Guingamp.

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