Voyages photographiques au fil de l’eau
10 expositions/Côtes d’Armor
28 juin–04 novembre 2018

Madeleine de Sinéty
Delphine Burtin
Antoine Bruy
Samuel Gratacap
Aurore Bagarry

Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal
Voyages photographiques au fil de l’eau - © Le Centre d'art GwinZegal

Voyages photographiques au fil de l’eau est un projet culturel de territoire initié par le Pays de Guingamp et le Centre d’art GwinZegal, en partenariat avec Leff Armor Communauté, Guingamp-Paimpol Armor-Argoat Agglomération, les communes de Guingamp, Paimpol, Pontrieux, Plourivo, Lanleff, Tréméven, Lanvollon, Châtelaudren, Callac et Bulat-Pestivien. Dix expositions sont présentées sur le territoire du 28 juin au 4 novembre 2018. Plusieurs d’entre elles sont le fruit de résidences photographiques initiées par le Centre d’art GwinZegal, sur le Pays de Guingamp au printemps 2018. Elles reflètent la diversité de nos paysages et l’activité des femmes et des hommes qui y habitent. Le fil conducteur de ce projet est l’eau : le Trieux , ses affluents et son estuaire.
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DELPHINE BURTIN /​Limite Lanvollon
La photographe suisse Delphine Burtin nous propose ici un étrange inventaire. Sa proposition nous évoque le lointain souvenir des herbiers — mais la biodiversité qu’elle propose tient plus de l’œuvre de son imagination que de celle de la nature. En botaniste fantaisiste, elle nous offre une vision singulière d’étranges spécimens qu’elle a minutieusement arrangés dans une forme de bijouterie végétale…« Durant quelques semaines, je suis allée à la rencontre de la nature autour du Trieux. En marchant, je me suis imprégnée de la notion de territoire : Comment la nature en prend-elle possession ? Comment l’humain se l’approprie-t-il ? Il existe des endroits où enjeux naturels et humains entrent en friction. Cette ligne de rencontre flexible, en constant mouvement, résonne avec le flux de l’eau entre la mer et la source. Au gré de mes pérégrinations, j’ai récolté des plantes et ramené en studio une nature dense et débordante. Coupés, pliés, soustraits, ces végétaux sont devenus le matériau de mes compositions.Parallèlement à la volonté de façonner le végétal à mes envies, j’ai photographié la nature brute. Avec sa force, sa densité et sa diversité.Entre images construites et nature brute, épure et foisonnement, un territoire contrasté se dessine, à l’image de cette rivière reliant la terre et la mer. »
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ANTOINE BRUY /​War bord an Trev ( au bord du Trieux) Lanleff
En arrivant à la gare de Guingamp, à l’heure de la confrontation entre l’imaginaire et le réel, j’avais peu d’idées sur le travail que je pourrais réaliser ici. J’ai commencé par longer les rives du Trieux, un peu au hasard, avec l’intention de me laisser surprendre. Progressivement, je suis allé vers le centre Bretagne, à la recherche de la source. Là, j’ai rencontré Gérard, éleveur laitier et précurseur de l’agriculture biologique depuis plus de vingt ans…, puis son voisin Jean-Claude, éleveur de volailles “ depuis toujours ”. Je me suis ensuite laissé porter vers la mer, à la découverte d’un ostréiculteur passionné par son métier, Édouard — ostréiculteur comme son père et probablement comme le deviendra son fils. J’étais avec eux, physiquement dans le Trieux, au gré de la marée, de l’eau jusqu’à la poitrine, marchant contre le courant, pour retourner et charger les poches d’huîtres. Un peu plus loin, à Loguivy-de-la-Mer, quelques nageurs téméraires s’essayaient à la baignade. Une atmosphère d’insouciance et de légèreté régnait, contrastant avec celle des bourgs traversés en amont. »
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MADELEINE DE SINÉTY/​Guingamp-Paimpol deux minutes d’arrêt Gares de Paimpol, pontrieux et Callac et dans la Vapeur du trieux
Ces photos de la ligne Guingamp-Paimpol, prises par Madeleine de Sinéty en 1971, témoignent à la fois d’une fin et d’un commencement. La vapeur vivait ses derniers jours en France. Ma mère voulait garder un souvenir de cette vie en voie de disparition : les cheminots de l’époque, leurs relations entre eux et avec leurs machines, qui, elles aussi, avaient leur personnalité. Accompagnée de mon père, qui était écrivain, elle a rencontré Serge Vitry, Jean Geffroy, François Le Bras, Jean Le Manach. Ces mécaniciens les ont invités sur leur lieu de travail, en prévoyant des arrêts où ma mère pourrait monter dans la cabine du conducteur, ou bien en lui indiquant à quel croisement mon père devrait vite la conduire pour qu’elle jette un dernier regard sur ces rubans de vapeur qui avaient quadrillé la campagne pendant tant d’années. En même temps, c’était un commencement, car ces photos sont parmi les premières que ma mère ait faites. C’est pour réaliser ce projet que, pour la première fois, elle s’est équipée d’un appareil photo et a abandonné son travail de dessinatrice à Paris. Et c’est à cette occasion qu’un de ses voyages l’a conduite à Poilley, en Ille-et-Vilaine, où elle allait bientôt décider de s’installer et se lancer dans un projet photographique de trente ans dans ce village. Avec ces photos de la ligne Guingamp-Paimpol, elle a donc posé les premières pierres d’une œuvre photographique qui allait finalement trouver sa place sur les murs de la Bibliothèque nationale à Paris, et du musée de Portland, aux États-Unis. Je me souviens avoir entendu nombre de fois quand j’étais enfant les noms des mécaniciens figurant sur ces photos. Une relation particulière s’était nouée entre eux. Je sais que Madeleine de Sinéty serait heureuse de voir ces photos exposées aujourd’hui ici, dans le Pays de Guingamp, comme un hommage rendu à ces hommes et à cet « air de la vapeur » dans lequel ils vivaient.
Peter Behrman de Sinéty
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SAMUEL GRATACAP /​En Ricochets Plourivo et Callac
« Cette série de photographies s’est construite à partir des rencontres faites au contact des riverains du Trieux : pêcheurs, agriculteurs, ostréiculteurs, touristes, randonneurs, apiculteurs, propriétaires de moulins… Chacun définit le cours d’eau à sa manière et selon ses usages : un ruisseau, une rivière, un fleuve ? Tout dépend de l’endroit où vous vous situez ! La première rencontre, je l’ai faite à Lézardrieux (Léh ar Tréon) — en vieux breton, “ le lieu du Trieux ” — et naturellement, la seconde rencontre est venue un peu plus loin en amont, puis en aval, au fil de l’eau, des chemins et des histoires, d’une rive à l’autre. J’ai réalisé des portraits en ricochets, des paysages qui se suivent et ne se ressemblent pas, avec parfois l’irruption d’un regard qui résonnera avec un autre et qui renverra lui-même à un paysage. Un jeu d’observation où personne ne se laisse vraiment surprendre, où personne n’a vraiment le temps, car la nature non plus n’attend pas, il faut être réactif et la comprendre avant qu’il ne soit trop tard, que la marée ne remonte ou redescende, que les ruches ne meurent, que les choux ne se gâtent après une poussée fulgurante à la sortie de l’hiver, que les poules ne se fassent dévorer par le renard trop malin, que le saumon ou la truite puissent se reproduire mais tout de même être pêchés dans les règles… »
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ANTOINE BRUY ET SAMUEL GRATACAP /​Éstuaire Bulat-pestivien
Ce lieu singulier a attiré l’attention croisée des photographes Antoine Bruy et Samuel Gratacap. Ils ont tous deux cherché à comprendre comment ce mince ruisseau – dont ils ont traqué la source jusqu’à Kerpert –, né d’un ruissellement minuscule dans un champ, pouvait se terminer, par le jeu des affluents, de la marée et par un certain mystère, en un majestueux fleuve se déversant dans la mer. À l’endroit de l’estuaire, la rivière rencontre la mer, mais c’est aussi la confluence des loisirs et du travail. Quelques baigneurs profitent du soleil, en s’adonnant à la lecture, aux révisions du bac ou à la rêverie en scrutant le grand large. Alors qu’à quelques pas, dans le même décor tantôt paradisiaque tantôt lunaire, les ostréiculteurs, véritables paysans de la mer, jouent avec les éléments — l’eau froide, le soleil, le vent — pour cultiver les précieux coquillages, poussés par une même passion pour ce lieu et pour leur métier.
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AURORE BAGARRY /​Jeux d’eau — Images d’archives Châtelaudren et Port de Paimpol
Cette recherche d’archives s’est concentrée sur les cours d’eau de la région : le Trieux, le Léguer, le Gouët et le Leff, ainsi que les étangs. En retrait des stations balnéaires, les cours d’eau sont source d’un autre imaginaire pour ceux qui les pratiquent. La rivière invite à des activités de détente et à un contact avec la nature. Elle est au début du XXe siècle un lieu d’expérimentation photographique pour les amateurs. Les loisirs peuvent également être vus comme une construction : les vacances sont organisées, les enfants partent en colonie, on met en place des concours de pêche auxquels toute la ville de Guingamp semble participer. Ces souvenirs sont immortalisés en posant chez le photographe en costume de pêche, ou en réalisant des photographies emblématiques de ces moments de détente et d’amusement. La carte postale participe également à la construction de la notion de loisir. Très présentes dans cette exposition avec l’apport du collectionneur Jacques Duchemin, les photographies des cartes postales nous montrent des paysages de rivières remarquables ou des événements notables mettant en situation des personnages au bord de l’eau, se baignant, faisant du bateau, etc. Les loisirs s’inventent et se commercialisent. Des sentiers et des aménagements sont construits. De nouvelles activités apparaissent pour les amateurs : kayak, voile, fêtes… Depuis les années 70, avec la volonté de dépolluer les eaux douces bretonnes, les premières opérations bénévoles de préservation de l’environnement sont apparues.
Avec l’aimable autorisation des archives départementales des Côtes-d’Armor et du Finistère, de Leff communauté (collection Petit Écho de la mode), du fonds Yvonne Kerdudo /​Compagnie papier théâtre, du fonds Joseph Toussaint Le Monnier, de la collection particulière Claude Roy, de la collection Jacques Duchemin, du musée de Bretagne (Rennes), du musée d’Art et d’Histoire (ville de Saint-Brieuc), et d’autres collections privées.

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