Champs/Contre-Champs 2016
Exposition collective
12 mars–07 mai 2016

Armand Robin, Gustave Roud, Yann Mingard, Isabelle Vaillant

Espace François Mitterrand
Médiathèque de Guingamp
Studio GwinZegal, Guingamp

Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal
Champs/Contre-Champs 2016 - © GwinZegal

Le monde rural contemporain est confronté à un ensemble de mutations communes à l’ensemble de la société : bouleversement des rapports familiaux, gestion et usages des espaces, enjeux environnementaux, révolution numérique et technologique, diffusion à grande échelle des biotechnologies…
Pour cette nouvelle édition, place est faite à la littérature, avec trois propositions présentées à la médiathèque et au théâtre :
Le Cycle du pays natal, d’Armand Robin, autour de son village natal du Centre-Bretagne ; un ensemble de photographies et de textes du poète suisse Gustave Roud, évoquant le quotidien des paysans vaudois ; et enfin une lecture-performance autour du livre Louons maintenant les grands hommes, de Walker Evans et James Agee.

Au-delà de cette thématique qui explore le rapport entre littérature, photographie et monde paysan, deux autres expositions marqueront cette édition :

Deposit, du photographe suisse Yann Mingard, explorant l’émergence de la marchandisation et du contrôle du monde animal et végétal dans nos sociétés contemporaines l’espèce humaine serait-elle prise d’une crise d’angoisse telle qu’elle ait l’idée de stocker dans des coffres-forts du pôle nord l’ensemble du patrimoine génétique de l’humanité ? l’homme se prendrait-il pour Dieu en baptisant cet étrange bunker L’Arche de Noé ? — comme s’il devait présager un hypothétique déluge…
le photographe Yann Mingard ne nous offre aucune réponse toute faite mais nous laisse dans l’étonnement, la stupéfaction et la perplexité de cette vaste investigation qu’il a mené de 2009 à 2013. sa proposition artistique nous transporte aux limites du visible, dans ces endroits sombres, discrets, inaccessibles, parfois glaçants, dans lesquels la présence humaine — tant du photographe que du personnel qui y travaille — semble être teintée d’obsolescence. Deposit, projet documentaire sur les lieux de conservation et de stockage des connaissances relatives au vivant, est organisé selon quatre chapitres : les plantes, les animaux, les humains et les données numériques.

  • Un flacon minuscule du conservatoire botanique national de Brest renferme les dernières graines de Diplotaxis siettiana, une espèce de plante éteinte dans la nature et existant uniquement dans six jardins botaniques au monde.
  • Jocko Besne, taureau reproducteur superstar, a produit en laboratoire plus de 1,7 million de paillettes. Fruit d’une sélection génétique minutieuse, il aurait engendré arti ciellement plus de 350 000 vaches laitières dans le monde.
  • Dans une réalité qui semble sortie d’un roman de science- fiction, une société russe propose ses services de cryogénisation de corps humains — en 2010, elle annonçait un inventaire de dix-sept personnes, deux chats, quatre chiens et deux oiseaux stockés…
  • un tube de prélèvement de quelques centimètres apparaît vide à l’œil humain ; il contient en réalité une énorme quantité d’informations encodées sous forme d’ADN — technique pour l’heure au stade expérimental, qui, à moyen terme, permettrait de faire tenir l’ensemble des données d’internet dans un volume équivalant à celui d’une barre de céréales ordinaire. Le vertige des prouesses technologiques est énorme et ne doit pas nous faire oublier les questions d’ordre politique et éthique qu’elles sous-tendent : qui va détenir et contrôler ce patrimoine dans le futur? Quelles intentions se dissimulent-elles derrière les allures philanthropiques des actuels nanceurs de ces réserves ? l’homme est-il organisé pour penser et réglementer ce progrès, ou en est-il sa potentielle victime ?…

Curé de campagne, d’Isabelle Vaillant
À l’instar d’Eugene Smith et de son reportage sur un médecin de campagne dans l’amérique profonde des années quarante, Isabelle Vaillant est allée, à partir de 2011, à la rencontre du prêtre Hubert Forget, qui fut longtemps agriculteur et tour à tour fondateur et gestionnaire d’une ferme d’accueil et d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale. pendant trois ans, Isabelle Vaillant sera le proche témoin de ses dernières années en tant que curé dans la commune de callac, en centre-Bretagne. ellle l’accompagnera également dans la préparation de sa retraite et de son déménagement à saint-Brieuc. Dans des images douces et pleines d’empathie, elle semble invoquer un monde rural que l’on pourrait croire atemporel. Mais au-delà du simple sentiment de nostalgie que ses lumières pourraient dessiner, elle nous montre le quotidien d’un homme dont les fonctions dépassent les considérations spirituelles et religieuses, engagé et impliqué fermement dans la réalité d’une société dont les contours restent à redé nir.

L’exposition Deposit, de Yann Mingard, est coproduite avec le Fotomuseum Winterthur, le musée Folkwang d’Essen et le Fotomuseum d’Anvers.
Les expositions de Yann Mingard et Gustave Roud bénéficient du soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.

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