Les métropoles sont depuis plusieurs années engagées dans un processus de profond renouvellement urbain. Ces dynamiques profitent bien souvent du néolibéralisme et accélèrent aussi le processus de gentrification. Les friches urbaines disparaissent progressivement, transformées en Zone d’Aménagement Concerté, ou bien elles sont converties en parcs naturels urbains, des formes de nature y sont dessinées pour des usages de loisirs, de divertissements, mais bien souvent au détriment d’usages jugés marginaux comme le squat ou les pratiques de jardinage « sauvage ». Ce projet tend à questionner le processus de fabrication du paysage en tant que commun. Les prairies Saint-Martin sont un site d’anciennes tanneries et de jardins familiaux en centre-ville de Rennes, transformées en parc naturel urbain. La friche a longtemps coexisté avec le chantier. À travers les représentations photographiques de l’évolution de ces paysages et leur analyse, Caroline Cieslik questionne le statut et la place des friches dans notre société d’un point de vue social, écologique, politique et esthétique. Ce projet mêle une recherche pratique et théorique sur les dimensions politiques, les liens entre représentations artistiques et aménagement des paysages.