Les rencontres
C'est nouveau, à partir de la 3ème ...

À partir de la 3e
Participation de 150 € par classe
dans le cadre d’une offre
pass Culture collectif

En prenant appui sur l’actualité du Centre d’art, nous vous proposons, de novembre à avril, des rencontres avec des artistes autour de leur livre, film ou exposition, en lien avec de grandes thématiques présentes dans les programmes. 

Il est fortement conseillé de préparer la rencontre en amont avec la classe pour que le temps d’échange soit riche et dynamique.

Les rencontres - © Le Centre d'art GwinZegal

IMMIGRATION, PARCOURS DE VIE, RENCONTRE AVEC CAMILLE MILLERAND
Projection du film Premier de corvée de Camille Millerand, Émile Costard et Julia Pascual, suivi d’une rencontre avec Camille Millerand.

Malgré deux emplois dans la restauration et la livraison, la vie hors des radars d’un travailleur clandestin malien. Un documentaire qui raconte par l’exemple les luttes des sans-papiers en France, estimés à près de 700 000, pour de meilleures conditions d’existence.

Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde”, confie-t-il. Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la clandestinité et, en attendant, reste dans [son] coin”, effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais. Si les immigrés ne se présentaient pas, je ne sais pas qui prendrait leur place”, reconnaît sans ciller sa cheffe de cuisine. En attendant, Makan se demande pourquoi sa vie reste si difficile en France, le pays des droits”…

EXISTANTES INVISIBLES
Entre spleen et courage, le documentaire suit le quotidien d’un travailleur sans-papiers dans sa quête de régularisation, précieux sésame qui lui permettrait de se rendre dans son pays natal pour revoir ses proches qui subsistent grâce à son sacrifice. Aidé notamment par des militants syndicaux de la CGT, Makan, qui tente de sortir de l’ornière administrative où il s’est enlisé, a rejoint la lutte de ceux qui se mettent en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Mettant en lumière ces premiers de corvées” condamnés à mener des existences invisibles (ils seraient près de 700 000 en France), ce film révèle sans misérabilisme le vécu intime de l’exil, de la clandestinité et de l’abnégation.

Les rencontres - © Le Centre d'art GwinZegal

LES RÉSEAUX SOCIAUX ET LE JOURNALISME, RENCONTRE AVEC MARIE SUMALLA
À l’occasion de la sortie du livre Iran, tu ne meurs pas aux édition GwinZegal, de Marie Sumalla et Ghazal Golshiri, iconographe et journaliste au Monde, nous parlerons du rôle des réseaux sociaux lors des crises politiques, tout à la fois outils de résistance et sources d’information.

Iran, tu ne meurs pas
Le 16 septembre 2022 Masha (Jina) Amini, 22 ans, meurt dans un hôpital de Téhéran. Trois jours plus tôt elle est arrêtée par la police à cause d’une attitude non conforme aux codes vestimentaires en vigueur en République islamique d’Iran — ses cheveux trop apparents ou son pantalon non conforme ont posé problème — elle a reçu des coups à la tête pendant sa garde à vue et est tombée dans le coma. Une mort, une injustice de trop qui enflamme le peuple iranien. Ils s’emparent de l’espace public, bravent les condamnations les plus violentes, filment, photographient. Ils écrivent un soulèvement qui par son cri​“Femme, Vie, Liberté” est historique. Une guerre de la vie contre la mort qui persiste depuis et dont les images par les Iraniens s’obstinent pour la liberté, contre le régime.

Livre publié à l’occasion de l’exposition « Tu ne meurs pas » présentée à Visa pour l’image, festival international de photojournalisme de Perpignan, du 2 au 17 septembre 2023

. Ghazal Golshiri, née en 1981 à Téhéran, est journaliste au service international du quotidien Le Monde depuis 2011.
. Marie Sumalla, née en 1980 à Perpignan, est rédactrice photo au quotidien Le Monde depuis 2011.

Les rencontres - © Le Centre d'art GwinZegal

BIODIVERSITÉ ET ANTHROPOCÈNE, RENCONTRE AVEC YANN MINGARD
À l’occasion de la sortie de son prochain livre Les indociles, aux édition GwinZegal, Yann Mingard vous parlera de ces plantes dites invasives qui dépolluent les sols.

Yann Mingard, Les indociles
Dans une fente, entre deux pierres, près d’un rail d’autoroute, à l’ombre d’une décharge ou d’un réverbère, dans un coin de forêt, elle se dresse vers le haut, là où d’autres voudraient se coucher et faner en silence. Sans apparat excessif, elle croit à la hâte, ses racines travaillent vers le bas, sa tige se tend vers la lumière. Elle vit à la jonction de deux mondes. Elle fait peu de cas de n’être pas désirée, elle pousse, non sans intention, mais sans conscience apparente. Sa manière d’être au monde, c’est de résister, d’être là, régie comme nous par des lois qui nous dépassent et dont aucun vivant ne saurait être exempté. Concrétisant l’intuition darwinienne, elle s’adapte, mieux que d’autres peut-être, son existence en dépend. La rhétorique qui s’y attelle la crispe dans une représentation négative, on la dit invasive, exotique ou mauvaise, mais qui sommes-nous pour la qualifier ainsi ? La nomenclature aussi se veut imagée : arbre des dieux, herbe du diable, trompette des anges, trèfle des mouches, herbe à poux. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », nous disait Camus… Yann Mingard, dont les recherches photographiques prennent leur source dans l’anthropocène et ses représentations, les observe d’un œil plus obligeant et leur confère un autre état de conscience : elles sont indociles, voyageuses. Elles ne sont finalement pas plus exotiques ou indigènes que d’autres − les chênes ou les tomates, avant de devenir les icônes d’une identité européenne, ont eux aussi traversé des océans et des frontières, portés par les oiseaux, le vent ou les hommes. Si certains considèrent ces plantes comme l’une des principales causes de l’effondrement de la biodiversité, elles ont la spécificité de s’accommoder des sols pollués par les métaux lourds et de pouvoir assimiler en grande quantité l’arsenic, le baryum, le chrome ou le cadmium, qui sont autant de sédiments des fruits du capitalisme, de la modernité industrielle et des activités anthropiques. Elles survivent où d’autres crèvent. Où cette modernité consomme de l’oxygène, les végétaux en produisent − du souffle − et à l’idée que la nature serait quelque chose d’originaire et de statique, ils opposent leur résilience. La nature n’est pas de l’ordre du préalable : natura signifie d’ailleurs « ce qui va s’engendrer » et porte jusque dans son étymologie la force d’un devenir qui s’écrit. Étrange dichotomie : de ces métaux dont nous fabriquons des munitions, des circuits électroniques, des serveurs, les plantes synthétisent l’oxygène nécessaire à la vie. Au-delà de l’inquiétude véhiculée par cet herbier et ces paysages dépigmentés, faits du tissu dense de la matière bruissante des sous-bois, Yann Mingard refuse la tentation de la désolation et envisage le monde à la manière d’un archéologue, par les traces et les cicatrices inscrites sur le paysage qui nous renvoie autant à la dislocation d’une humanité cannibale qu’à la possibilité d’un futur qui se réinvente.

Les rencontres - © Le Centre d'art GwinZegal

L’OUVERTURE DES POSSIBLES, RENCONTRE AVEC LES RÉALISATEURS
Projection du film documentaire Un pour un de Thierry Bellanger et Philippe Elusse et rencontre avec les réalisateurs.
Des jeunes décrocheurs scolaires se forment à la prise en charge de jeunes adultes atteints de troubles autistiques. On finit par se demander : qui aide qui ?

Qui aide qui dans la relation singulière qui unit un jeune autiste et un jeune en manque de reconnaissance sociale?
Pendant 3 ans, Thierry Bellanger a suivi, au sein de l’association Le Relais Ile-de-France”, les pas de jeunes issus des quartiers populaires dans leur formation à la prise en charge de jeunes adultes atteints de troubles autistiques. Son film raconte la rencontre entre ces deux mondes en marge, celui des jeunes décrocheurs, trop souvent stigmatisés, et celui des autistes dont le vécu au quotidien reste largement méconnu.

LA PRESSE :
« Il est des histoires simples qui, traitées avec le regard et la distance justes, vous bouleversent.
L’histoire de Boni, Sadio, Aymeric, Marine, William, Alexis et des autres protagonistes du documentaire Un pour un, en fait partie. … Un pour un’ parle de ces jeunes « dont personne ne veut». Les autistes accueillis par l’association Le Relais Ile-de-France ne sont pas Asperger, ils ne sont pas Rain Man. Ils sont les autistes que l’on ne veut pas voir. Ceux qui hurlent pour dire leur joie ou leur colère, ceux qui frappent, ont peur de tout, semblent emmurés en eux-mêmes, se mutilent. »
(Audrey Fournier — Le Monde 28÷10÷19)

« Comment prendre soin des autres quand on a du mal à se prendre en charge soi-même ? Quel lien invisible peut relier des personnes qui, pour des raisons différentes, souffrent d’un puissant sentiment d’exclusion ? Ces questions forment la toile de fond du documentaire Un pour un où Thierry Bellanger filme, pendant deux ans, la rencontre de ces deux mondes… Une comédie « hors normes » sur l’autisme. »
(Cécile Jaurès – La Croix – 28÷10÷19)

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