Entre 2016 et 2018, Maxence Rifflet a réalisé des photographies dans sept prisons françaises. Évitant la fascination du fait divers et le pathos des anecdotes personnelles, il tente de mettre à nu le mécanisme même de l’enfermement. Lors d’ateliers, il partage avec des détenus cette expérimentation : photographier derrière ces lourdes portes, entre ces murs épais, sans pour autant réduire l’espace ou écraser davantage les perspectives, et sans que l’appareil photographique ne crée un registre supplémentaire de surveillance et de paranoïa. Ensemble, ils observent et documentent l’espace exigu qui leur est dévolu – cette privation d’espace −, devenant tantôt le théâtre d’une fable, tantôt celui d’une performance. Et si l’œuvre de Maxence Rifflet nous renvoie à des questions de société essentielles, elle déploie dans l’espace du Centre d’art GwinZegal, dans une ancienne prison, des formes singulières et expérimentales, entre photographies, installations, volumes… L’artiste nous pousse à nous interroger sur l’histoire de ce lieu, sur la cohérence et l’acuité de sa réhabilitation patrimoniale, et sur notre impunité à y déambuler librement.
Le projet de Maxence Rifflet, accompagné par Le Point du Jour, a été soutenu par la Région Normandie, le ministère de la Culture /direction régionale des affaires culturelles de Normandie et par le ministère de la Justice /direction interrégionale des services pénitentiaires de Rennes /SPIP du Calvados, de l’Eure, de la Manche, de l’Orne et de Seine-Maritime, dans le cadre du protocole régional Culture-Justice ; il a bénécié du concours de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux.
Il a également reçu le soutien du Fonds d’aide à la photographie documentaire du Centre national des arts plastiques.