Soleil of Persian Square est une recherche sur l’identité visuelle du style de vie de la diaspora iranienne à Los Angeles. Elle tente de donner un visage à cette ville fictionnelle qui a pour nom Tehrangeles, et que Hannah Darabi a découverte à travers des images associées à la musique populaire dans ses années d’adolescence. Il s’agit ici de tisser des liens entre des paysages ordinaires de Los Angeles et d’Orange County — comme porteurs de traces de cette diaspora iranienne —, des portraits de ses habitants, et des objets issus de la culture populaire, tels que des pochettes de cassettes, des paroles de chansons, des captures d’écran de clips musicaux des années 1980 et 1990, ou encore des pages d’annuaires consacrés aux activités de cette diaspora. Soleil of Persian Square ne désigne en effet pas seulement un voyage de l’espace réel à celui de l’imaginaire, mais aussi un mode de vie et une façon de penser incarnés dans la culture populaire. Cette culture, qui se positionne aujourd’hui en opposition avec les valeurs morales du régime iranien actuel, et que les intellectuels laïques critiquent par ailleurs pour son côté « low art », a pourtant survécu, notamment à travers la musique pop de Tehrangeles. Cette musique que nous aimons « détester » n’a jamais perdu sa place dans le cœur de cette nation dispersée, et n’a cessé de faire bouger nos corps, que ce soit dans un taxi à Téhéran, chez les amis de Paris, ou dans un concert à Toronto.
Il a été tiré de cet ouvrage trente exemplaires de tête, accompagnés d’une affiche et d’une cassette de Post California coproduite par GwinZegal et Anywave.
Avec le soutien à l’édition du Centre national des arts plastiques.