un livre, un atelier
C'est nouveau !

Carnet de bord de Nicolas Floc’h ;
ARN d’Éric Tabuchi et de Nelly Monnier,
Un village de Madeleine de Sinéty ;
Will write soon, photos postales du nouveau monde ;
Fushikaden de Issei Suda.

Prenant appui sur la publication qui a accompagné une exposition au Centre d’art, nous vous proposons des ateliers qui mêlent découverte d’une oeuvre et pratiques artistiques. Pour ce faire les divers outils de médiation développés lors des expositions seront réexploités.
3h seront consacrées à la découverte des images et des thématiques abordées (en classe entière)
9h à l’atelier pratique (en groupes)
Pour commencer, 5 livres des éditions GwinZegal ont été choisis : Carnet de bord de Nicolas Floc’h ; ARN d’Éric Tabuchi et de Nelly Monnier, Un village de Madeleine de Sinéty ; Will write soon, photos postales du nouveau monde ; Fushikaden de Issei Suda.

un livre, un atelier - © Le Centre d'art GwinZegal

Initium maris, paysages immergés


Nicolas Floc’h, marin pêcheur à l’âge de 17 ans, puis artiste, tente depuis une dizaine d’années de renouveler notre imaginaire des fonds marins. Si les récits littéraires et mythologiques ont participé à la construction de cet imaginaire, paradoxalement, dans un monde saturé de représentations, les fonds marins n’y ont qu’une image stéréotypée, voire absente. Ces paysages immergés restent inconnus du plus grand nombre. En Méditerranée ou sur les côtes bretonnes, seul ou associé à des scientifiques, l’artiste nous offre, par l’inventaire des typologies de paysages, une vision aussi singulière qu’inquiétante d’un milieu en rapide mutation — puisque les glissements des écosystèmes causés par le dérèglement climatique sont six fois plus rapides dans l’océan que sur la terre.


Notions abordées : Biodiversité, Cartographie, Couleur, Doumentaire, Échelle, Imaginaire, Invisible, Mission photographique, Paysage, Protocole, Stéréotype, Science …

APRÈS UNE BRÈVE PRÉSENTATION DU TRAVAIL ET DES IMAGES DE NICOLAS FLOC’H, LA CLASSE EST DIVISÉE ENGROUPES. À TOUR DE RÔLE CHAQUE GROUPE FAIT UN ATELIER
Cycle 1 et 2 : Les ateliers sont construits autour de trois thématiques : les algues (Observation, dessin, reconnaissance) ; les planctons (dessin, observation au microscope et reconnaissance) et les paysages immergés (Où suis-je ?, puzzle, Mémory, Qui suis-je…)
À partir du cycle 3 : Pensée sous une forme de chasse aux trésors, l’activité aborde trois axes qui composent le travail de Nicolas Floc’h : montrer l’invisible, documenter les fonds marins, interroger les stéréotypes. Les élèves se mettent par groupe et doivent résoudre dans chacun des trois ateliers des énigmes leur permettant de trouver un mot mystère afin d’ouvrir le coffre aux trésors… et de faire une photo souvenir. Différents niveaux permettent de s’adapter aux élèves.

ATELIER DE PRATIQUE : réaliser un photogramme ou un cyanotype d’algues séchées.

un livre, un atelier - © Le Centre d'art GwinZegal

ARN Vol 1, 2, 3, 4, 5, d’Éric Tabuchi et de Nelly Monnier.


Ces deux artistes se sont donné la mission de photographier en 10 ans les 450 régions naturelles de l’hexagone. Ils ont sillonné la France à la recherche de ces entités géographiques afin d’explorer non seulement le paysage, mais aussi les manières culturelles de l’habiter et de le transformer. Les routes, les habitations, les commerces, les initiatives individuelles de construction, la typographie des enseignes, les noms des villages : ils traquent à la fois les invariants, les choses typiques et les écarts à la norme − qui, croisés, définissent une physionomie de nos modes de vies et de nos identités.


Notions abordées : Cartographie, Typologie, Régions Naturelles, Paysage, Vernaculaire

APRÈS UNE BRÈVE PRÉSENTATION DU TRAVAIL ET DES IMAGES D’ÉRIC TABUCHI ET DE NELLY MONNIER, LA CLASSE EST DIVISÉE ENGROUPES. À TOUR DE RÔLE CHAQUE GROUPE FAIT UN ATELIER
Différents aspects y sont abordés : la cartographie, la typologie, la description et l’histoire de la représentation du paysage.

ATELIER DE PRATIQUE : À la manière de Nelly Monnier, les élèves sont invités à peindre par dessus les paysages photographiés pour en inventer de nouveaux, imaginaires.

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Un village, Madeleine de Sinéty


33 280 diapositives couleur, 23 076 négatifs noir et blanc : c’est par cette liste lapidaire qu’aurait pu commencer l’une des centaines de pages du journal intime tenu par Madeleine de Sinéty. La qualité de sa relation aux êtres photographiés, le théâtre de leurs gestes, l’intimité, la richesse et la diversité des rencontres effectuées à Poilley, petit village à 60 kilomètres au nord de Rennes, débordent de toutes parts de l’énorme accumulation d’images. Née en 1934, la photographe aura vécu à Poilley de 1972 à 1982. Elle y fera par la suite de nombreux voyages depuis les États-Unis, où elle avait établi sa résidence. Décédée en 2011, elle n’aura pas eu le temps d’ordonner elle-même cette archive. Seul le noir et blanc avait été partiellement dévoilé lors d’une exposition à la BNF et d’une autre au Museum of Art de Portland. C’est donc sans elle, avec Peter, son fils, que nous nous sommes emparés du fonds des images couleur et que nous avons tenté, le plus humblement et le plus fidèlement possible, de mettre en lumière son entreprise, qui n’est ni celle d’une photographe répondant à une commande, ni celle d’une anthropologue − mais l’entreprise de vivre d’une artiste partageant la vie d’une communauté soudée, d’un microcosme rural en pleine mutation à l’orée de la modernité.


Notions abordées : agriculture, ruralité, communauté, besoins, polyculture, travail, transmission …

APRÈS UNE BRÈVE PRÉSENTATION DU TRAVAIL ET DES IMAGES DE MADELEINE DE SINÉTY, LA CLASSE EST DIVISÉE ENGROUPES.
Les jeunes sont invités à jouer à un jeu de carte spécialement conçu.

ATELIER DE PRATIQUE : En partant de l’observation du quotidien des élèves, il sera proposé d’en faire le portrait à la manière de Madeleine de Sinéty.

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Will write soon, photos postales du nouveau” monde


C’est dans les méandres de la vie quotidienne des villages et des campagnes d’Amérique du Nord au début du XXe siècle que nous entraînent ces centaines de photographies issues d’un registre insolite. En anglais, on les appelle « real photo postcard » (RPPC) et en français, « carte photo ». Elles sont à mi-chemin entre photographie argentique et cartes postales. Ce sont des tirages originaux (de vraies photographies et non pas des images imprimées) dont le verso comporte un espace pour y apposer une adresse, un timbre, ainsi que, à partir de 1907, quelques mots. Avant cette date, seule l’adresse était autorisée au dos des cartes, et les messages étaient alors écrits directement sur l’image ou bien autour d’elle.

Envoyer une image de chez soi, une photographie que l’on a faite soi-même ou dont on a fait l’acquisition auprès d’un photographe de passage ou de celui du village : cette pratique connaît un engouement populaire extraordinaire entre 1905 et 1915 dans les zones rurales de l’Amérique profonde. Ce boom de la carte photo est triplement favorisé : par la simplification de l’accès à la pratique photographique, par la baisse remarquable des coûts d’envoi, et enfin par la modernisation et la gratuité des livraisons postales.

Les livraisons sont fréquentes, ce dont témoignent les cachets postaux. Ainsi, une carte envoyée d’un village à l’autre pouvait parvenir à destination le jour même ou le lendemain. À un moment où les foyers américains sont loin d’être tous équipés de téléphone, les cartes photo deviennent les liens visuels et verbaux entre des générations d’Américains, qui, souvent nouvellement installés, vivent loin des grandes villes.

« Je serai de retour jeudi si tout se passe bien. » ; « Le chien est malade. Il a dû être éthérisé. » ; « C’est là que je passe la plupart de mon temps. » ; « Comment sont ces photos que tu as prises de nous ? » ; « Là où il y a une croix, c’est mon cousin. » ; « La tempête est passée pas loin mais elle nous a épargnés. ».

L’exposition Will Write Soon met en avant les qualités esthétiques et documentaires de près de 250 photographies qui ont le plus souvent été prises par des amateurs. La matérialité de ces souvenirs timbrés du quotidien est soulignée, et le dos des images est donné à voir.


Pistes pédagogiques

Dimension historique : Cette exposition nous plonge dans le quotidien des villages et des campagnes d’Amérique du Nord au début du XXe siècle. L’exposition couvre la période 1905–1940, période pendant laquelle se développent les cartes photo, l’installation des colons, l’acheminement du courrier.

Dimension littéraire et poétique : Les écritures courent sur les images ou autour d’elles dans ses marges. Une poésie visuelle se crée ainsi entre les écrits et les photos. L’écriture se balade, on la retrouve d’ailleurs par endroit sur les murs de la salle d’exposition.
Parfois, les écrits n’ont pas de lien direct avec ce qui est représenté dans les images, d’autres fois oui. En lien avec des images du quotidien et plus particulièrement de « chez soi », s’y exprime l’attente d’êtres proches, comme le désir de se voir ou de se revoir : « Maman envoie ses meilleures salutations et dit qu’elle t’attend » ; « Tu reviens quand ? » ; « Venez nous rendre visite».
Souvent rédigés à la hâte et dans des espaces limités, les écrits des cartes photo ressemblent à ceux des SMS contemporains (Short Message Service). Les mots eux-mêmes sont raccourcis et remplacés par des lettres : « you » devient « U » dans « Waiting for U » de cette carte d’Ansonia.
Les cartes photo font écho à la littérature Américaine dans laquelle on retrouve l’imaginaire des grands espaces et du mode de vie Américain du début du XXe.

Dimension linguistique : Les visites et les jeux qui les accompagnent peuvent prendre appui sur les écrits présents dans l’exposition pour aborder le quotidien des colons américains du début du XXe. Les visites peuvent se faire en anglais.


APRÈS UNE BRÈVE PRÉSENTATION DU TRAVAIL, LA CLASSE EST DIVISÉE ENGROUPES. À TOUR DE RÔLE CHAQUE GROUPE FAIT UN ATELIER.

ATELIER DE PRATIQUE : Par petits groupes, les jeunes pourront réaliser, rédiger et envoyer une carte postale unique sur du papier argentique.

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Fushikaden, Issei Suda


Après des études de photographie, Issei Suda est engagé par une troupe de théâtre expérimental. En 1976, il connait un vif succès grâce à Fushikaden, qu’il publie en 8 portfolios de 8 images dans le magazine Kamera Mainichi très populaire au Japon à cette époque. Les images sont prises à Tokyo, où il réside, et dans les provinces plus éloignées du Tohoku, dont il photographie au cours des années 1970 les matsuri, fêtes populaires traditionnelles, mi-religieuses, mi-profanes. Ces images ont un cadrage précis, elles sont en noir et blanc, elles montrent des scènes de rues et portent une attention aux détails de la vie quotidienne. En 1945, après les bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki, le Japon perd la deuxième guerre mondiale, il sera occupé par les Américains jusqu’en 1952. À partir de 1950, grâce à des réformes, à l’industrialisation et à l’innovation technologique, le Japon connait une croissance foudroyante jusqu’à devenir en quelques années la seconde puissance économique mondiale. La marche est forcée et le temps compté pour saisir le quotidien d’un pays qui vit une crise identitaire majeure, entre tradition ancrée et hystérie de la modernité.


Notions abordées : histoire, culture, tradition, modernité, Japon …

L’exposition Fushikaden peut s’intégrer dans un parcours pédagogique, à la croisée des lettres et des arts, de l’histoire et de l’histoire des arts ainsi que de la géographie ou de la philosophie.
Les langages pour penser et communiquer (les visites peuvent se faire également en anglais). Les temps de visite sont des temps de lecture d’images : les élèves sont amenés à les regarder, les comprendre, à livrer leur ressenti ainsi qu’une réflexion sur ce qu’ils voient. En cela les visites rentrent pleinement dans la formation de la personne et du citoyen.
Les représentations du monde et l’activité humaine. La visite de l’exposition permet de découvrir certains aspects de la culture et de l’identité Japonaise. À travers les images des matsuri (festivals mi-profanes, mi-sacrés très répandus au Japon) on peut parler des instruments de musiques et des danses traditionnelles, du port du kimono. Les photos prises au théâtre peuvent être l’occasion d’évoquer la différence entre le kabuki, théâtre populaire, et le nô, théâtre plutôt destiné aux aristocrates. Le travail de Issei Suda permet d’entrevoir la place des traditions et de la culture dans la société japonaise.
Dimension historique Issei Suda a photographié le Japon des année 1970 à un moment charnière de son histoire où hystérie de la modernité et tradition ancrée se font concurrences. Dans les images, certains détails font référence à l’histoire du Japon de l’après guerre, ils sont une porte d’entrée pour aborder l’histoire du Japon.


APRÈS UNE BRÈVE PRÉSENTATION DU TRAVAIL ET DES IMAGES, LA CLASSE EST DIVISÉE ENGROUPES.
À TOUR DE RÔLE CHAQUE GROUPE FAIT UN ATELIER

ATELIER DE PRATIQUE (au choix) :
Un atelier de RELIURE JAPONAISE : chaque jeune pourra réaliser un petit carnet relié à la main avec une couverture créée à partir de tirages cyanotypes — ces photos bleues révélées par la lumière du soleil.
Réaliser un KOI NOBORI : les jeunes pourront réaliser un koi nobori (carpe de papier ou de tissu présente lors de Kodomo no hi, la journée des enfants) en l’agrémentant d’une image en cyanotype.

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