Le photographe Alexandre Guirkinger a initié en 2020 le projet d’atelier et d’édition Migrations, en partenariat avec différentes structures culturelles à l’échelle nationale. Il travaille avec des groupes de primo-arrivants, à qui il demande de repérer des lieux ayant une signification particulière dans leur parcours. Ils sont invités à photographier cet endroit avec une chambre photographique grand format et à suivre de bout en bout le processus de tirage argentique par contact de leur image − souvent un paysage −, auquel ils confrontent le récit manuscrit, dans leur langue maternelle, de ce que ce lieu évoque et du pourquoi de leur choix. L’image dans une langue qui se veut universelle et le texte dans une langue qui nous est souvent inconnue se mêlent pour créer un trouble, une étrangeté, et soudain, du paysage, au demeurant banal ou quotidien pour nous, surgit une autre réalité baignée d’histoires et de récits distincts.
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ALEXANDRE GUIRKINGER (1980, vit à Paris)
Après des études à l’Institut d’études politiques de Lille et un passage comme chargé de production au sein de l’agence Magnum photos, il se consacre à la photographie. À travers des commandes pour le magazine M, le Wall Street Journal Magazine, AD, les Inrockuptibles ou T Magazine, il développe une écriture protéiforme entre paysages, portraits et natures mortes.