STÉNOPÉ GéANT avec Maxence Rifflet
Un plan de la prison de Guingamp de 1833 révèle le projet de construction d’une chapelle au centre de la cour centrale. Celle-ci n’a jamais été construite, notamment parce qu’elle aurait contrarié les vues sur les coursives depuis les quatre angles où devaient se positionner les surveillants. Maxence Rifflet prend cette histoire comme point de départ pour répondre à la proposition du centre d’art GwinZegal de réaliser une machine optique dans les murs où le centre est installé. À l’emplacement de l’ancienne chapelle, il construit une boîte à échelle humaine dans laquelle les visiteurs peuvent entrer comme dans un poste d’observation. Constituée de plusieurs orifices pour diffracter la lumière (sténopé) et de miroirs orientables, cette machine offre une vision prismatique de l’architecture de la prison.
Maxence Rifflet (1978 , France)
Il envisage la photographie autant comme un outil d’enregistrement et de description que comme une trace lumineuse, plastique et matérielle. Son travail combine des enquêtes d’une grande précision documentaire et une pratique d’atelier exigeante et expérimentale, du tirage à l’image-objet. La photographie est chez lui un outil d’interaction. Attentif au regard de ceux qu’il rencontre sur le terrain, son travail associe souvent plusieurs points de vue d’une même réalité. Son projet Des Prisons autour de l’architecture carcérale a été remarqué par le prix du BAL (Paris) en 2017 et a fait l’objet d’une exposition au centre d’art GwinZegal en 2020.
REGARDE-MOI avec Damien Monteau
Centre d’art GwinZegal – Quartiers du Roudourou et de Castel Pic, Guingamp,
tout public, 20h d’intervention
Les selfies et autres clichés en cascade d’un groupe d’adolescents sont – de leurs propres mains – découpés, séquencés, recomposés et s’animent d’un mouvement hypnotique vieux de près de deux siècles. Ces ateliers ont permis de découvrir et de revisiter un jouet optique du pré-cinéma : le phénakistiscope, disque stroboscopique qui, mis en rotation et observé face à un miroir, donne à voir l’illusion du mouvement des images à sa surface et de questionner son rapport à l’image et notamment à sa propre image à l’ère des réseaux sociaux.
Damien Monteau (1986, France)
Diplômé de l’ENSAAMA Olivier de Serres à Paris et du Royal College of Art à Londres, il mène une recherche pluridisciplinaire, à la fois individuelle mais aussi collaborative auprès de jeunes publics avec la volonté de mettre en relief leur expression brute et singulière. Depuis 2015, il a développé une approche collective des techniques du cinéma d’animation au cours d’ateliers en France mais aussi à l’étranger, notamment dans des écoles alternatives dites «démocratiques» au Portugal et en Corée du Sud.