Le centre de soins de Perharidy, à Roscoff, se situe en bord de mer, sur une presqu’île. Sa situation géographique offre un cadre propice à l’observation
de l’estran et de ses paysages en perpétuel mouvement. Deux fois par jour et à chaque marée basse, il y a ce qu’on appelle la « laisse de mer » : ce qui est laissé par la mer. Elle est constituée le plus souvent d’algues, de coquillages, de bois mort, mais on y trouve de plus en plus des déchets provenant de la pollution et de l’activité humaine. L’atelier a été l’occasion d’une observation sensible de ce milieu puis d’une enquête scientifique : ses espèces animales, végétales, et leurs interactions avec leur environnement. Comme les paléontologues d’une époque inconnue, les élèves ont réinterprété à leur manière les différents débris qu’ils ont trouvés sur la plage, afin de réaliser un bestiaire imaginaire. Ils ont inventé de nouvelles espèces, les ont photographiées avec le soin du naturaliste, puis ont décrit leurs habitudes alimentaires, leur répartition géographique… Les images produites viennent brouiller notre perception du quotidien, mais aussi les limites entre la perception et la réalité, entre l’imaginaire et la science. L’atelier a donné lieu à une publication reprenant chacune des nouvelles créatures, éditée sous la forme d’un guide de cette nouvelle faune et flore.

Delphine Burtin (1990, vit à Lausanne)
Delphine Burtin est diplômée de l’École supérieure d’arts appliqués de Vevey (Suisse). Elle mène, en parallèle de son travail d’artiste, une activité de graphiste indépendante depuis 2000. Son travail questionne les notions de l’illusion au travers de natures mortes ou de rébus visuels, jouant sur l’ambiguïté de la perception.

Ce projet a reçu le soutien du conseil départemental du Finistère de la DRAC Bretagne et du Centre d’art GwinZegal.