Voir et regarder sont les deux faces d’une même pièce : le premier mobilise le regard afin de percevoir ce qui nous entoure, quand le second utilise la vue pour essayer de comprendre ce qui est perçu. Partant du constat qu’il est nécessaire de développer une attention au vivant, c’est sur les végétaux que nous avons aiguillé le regard des enfants. Ils ont commencé par les identifier puis les prélever et les collecter. Ces trois gestes leur ont permis de réfléchir aux usages de ces plantes et au regard que l’on porte sur elles : celles d’intérieur et d’extérieur, celles dites mauvaises, celles qui sont domestiquées… La photographie est venue comme un jeu pour nourrir la réflexion et la curiosité. Les élèves se sont essayés au portrait, en intérieur comme en extérieur, où les plantes sont devenues des motifs, des formes, pouvant donner lieu à des costumes ou des coiffes, des décors dans lesquels poser. Les images produites célèbrent le monde végétal sur lequel les enfants ont posé le temps d’une semaine un regard poétique.
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ALEXANDRA SERRANO (1988, vit à Paris)
Son travail porte un intérêt tout particulier à l’identité, à la mémoire, à l’histoire, et cela à travers l’expérience physique et affective d’espaces construits et investis par l’homme. En collaboration avec l’artiste sonore Simon Pochet, elle entreprend depuis 2020 une enquête artistique sur la reforestation de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt (Val-d’Oise) : une plaine autrefois fertile, rendue impropre à la culture à cause d’une très forte pollution des sols. Alexandra Serrano est lauréate de la commande photographique nationale des Regards du Grand Paris organisée par le Centre national des arts plastiques et les ateliers Médicis en 2019.