Le thème abordé a été le rapport au corps, fragmenté, différent chez les personnes porteuses d’autisme. Assemblages d’images photographiées, découpées, de lignes tracées, mots inspirés et autres matériaux originaux réalisés par 5 artistes (neuro)atypiques : Aristide Fleurdespoids, Babouillec, Lucile NB, Marjoleine, Pol’ho Renard et quelques mains de passage… Des sensibilités à fleur de peau, bulles plus ou moins perméables, états instables diagnostiqués sur un spectre qui semble faire le grand écart. Des rapports au corps qui se cognent au monde et à ses normes. Les images, traces, mots et gestes imprévisibles qu’ils dessinent à ce sujet interpellent, parfois fascinent − corps intime, corps qui enferme, qui revendique, corps héroïque, corps qui libère, qui désire, corps parmi les corps, corps qui explore. Sur les tables et les murs, de manière individuelle et collective, l’image photographique est fragmentée et devient matière à composer, prolonger, commenter. Une approche peu habituelle pour ces artistes autistes, les incitant à poser un regard curieux sur la pratique, la vision de l’autre, et pourquoi pas s’en emparer, la réinterpréter. Cette proposition prend forme avec le soutien et la participation furtive mais indispensable de mères et accompagnants, sans cesse à la recherche de lieux où ces artistes pourront davantage être entendus dans leur singularité.

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Damien Monteau (1986, vit à Barcelone)
Damien Monteau est diplômé de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art Olivier de Serres à Paris et du Royal College of Art à Londres. Il mène une recherche artistique à la fois personnelle et collaborative. Son projet d’animation collective s’est développé au cours de divers ateliers en France mais aussi à l’étranger, notamment dans des écoles alternatives dites « démocratiques » au Portugal et plus récemment en Corée du Sud.