Dans le film Vesper Chronicles, réalisé par Kristina Buozyte, l’écosystème naturel s’effondre. Plutôt que de tenter de le préserver, les humains ont l’orgueil de créer de nouvelles formes du vivant qui répondent à leurs besoins physiologiques, technologiques ou esthétiques. C’est dans l’interrogation de cette recherche de perfection génétique et de contrôle sur le vivant que s’est développé l’imaginaire esthétique de cet atelier.
De la sélection empirique aux nouvelles techniques permettant
de modifier le génome, les élèves, accompagnés de l’artiste,
se sont inspirés du rapport interventionniste de l’homme sur le vivant afin d’imaginer l’esthétique extrême de ce que pourraient produire des artificialisations de la nature. À partir de collectes et de récoltes, les collégiens ont photographié le végétal à la manière de prises de vues scientifiques en macro jusqu’aux vues microscopiques. Comme les savants fous d’un futur, ils ont réinterprété les différents débris qui se trouvent dans ces lieux, les ont hybridés, afin de reconstituer chacune des plantes présentes dans les différents scénarios utopiques ou dystopiques.
Celles-ci ont été photographiées avec le soin du naturaliste.
Les images produites brouillent ainsi notre perception du quotidien, mais aussi les limites entre perception et réalité,
entre l’imaginaire et la science.

————————–

Lucile Boiron (1990, vit à Paris)
Lucile Boiron est diplômée de l’École nationale supérieure
Louis-Lumière. Travaillant en coloriste, elle sculpte les chairs
et les angles, interrogeant la vérité biologique des corps, fascinée par la sensualité de l’infâme. En 2019, elle édite son premier livre, Womb et remporte le prix Libraryman.