Issei Suda (1940−2019) est une des figures majeures de la photographie japonaise d’après guerre. À l’occasion de sa première exposition en France, le Centre d’art GwinZegal réédite Fushikaden, son livre le plus emblématique paru en 1978. Après avoir travaillé pendant plusieurs années comme photographe auprès d’une troupe de théâtre d’avant-garde, il entreprend à partir de 1970 de sillonner le Japon rural, ses fêtes traditionnelles et ses festivals culturels, pour photographier ses compatriotes et saisir les mutations d’un pays gagné par une croissance sans précédent. Loin de Tokyo et des grandes villes qui fascinent les photographes de l’époque, Suda capture avec subtilité et amour des moments de la vie quotidienne : des visages, des attitudes des détails, qui esquissent la rencontre de l’ancien monde avec le nouveau.