À la manière de planches encyclopédiques destinées à un cours d’anatomie universitaire, Raphaël Dallaporta photographie des organes. La légende une fois encore vient expliquer l’origine de ces images muettes. L’objet principal n’est finalement pas l’organe représenté mais la raison de sa présence dans une salle d’autopsie. L’apparente neutralité de la prise de vue, issue d’un protocole strict [ vue frontale, arrière-plan noir permettant un éclairage dense du « sujet » ], isole chaque fragment de corps en tant qu’indice permettant de déterminer la cause de la mort. Ces reliques de chair et d’os ont une valeur concrète d’identification.
Mais ainsi photographiées, elles possèdent en outre une dimension métaphysique et philosophique en rappelant le caractère éphémère de la vie et la vulnérabilité humaine.