Dans « Today I wrote nothing » Natalie Czech se réfère à une page du journal de l’écrivain et poète d’avant garde russe Daniil Kharms (1905−1942) auteur de nouvelles très courtes aussi absurdes qu’étranges, dans un style proche du surréalisme et du dadaïsme. Il est rapidement stigmatisé comme auteur « antisoviétique » du fait des multiples interprétations possibles de ses écrits. Il se tourne alors vers l’écriture de livres pour enfants. Il décède en 1942 lors du siège de Leningrad, dans un hôpital psychiatrique où il avait été interné de force par le pouvoir stalinien au motif de son « étrangeté ». Ses manuscrits seront publiés à l’Ouest au cours des années 60 et sous forme de samizdat en U.R.S.S.
Natalie Czech décline « Today I wrote nothing » sous forme de « collage inversé » dans une série de vingt-deux tableaux dans lesquels de manière simple et poétique certains mots de la phrase sont « effacés ». De page en page, nous sommes amenés à traverser tous les états antinomiques de la création artistique. Les mots semblent retrouver tout leur poids intrinsèque, pour finir par la substance incompressible du journal : ‘I’.
Natalie Czech est née en 1976, elle a suivi les cours de la Kunstacademie de Dusseldorf.