Les rencontres
À partir de la 3ème ...

À partir de la seconde
Une journée dans l’établissement
900€ dans le cadre
d’une offre pass Culture collectif

En prenant appui sur l’actualité du Centre d’art, nous vous proposons des journées de rencontres avec des artistes autour de leur livre, film ou exposition, en lien avec de grandes thématiques présentes dans les programmes.
Il est nécessaire de préparer la rencontre en amont avec la classe pour que le temps d’échange soit riche et dynamique. 

Premier de corvée, un film  de Camille Millerand, Émile Costard et Julia Pascual - © Le Centre d'art GwinZegal

Premier de corvée, un film de Camille Millerand, Émile Costard et Julia Pascual

IMMIGRATION, PARCOURS DE VIE, RENCONTRE AVEC CAMILLE MILLERAND
Projection du film Premier de corvée de Camille Millerand, Émile Costard et Julia Pascual, suivi d’une rencontre avec Camille Millerand.

Malgré deux emplois dans la restauration et la livraison, la vie hors des radars d’un travailleur clandestin malien. Un documentaire qui raconte par l’exemple les luttes des sans-papiers en France, estimés à près de 700 000, pour de meilleures conditions d’existence.

Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde”, confie-t-il. Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la clandestinité et, en attendant, reste dans [son] coin”, effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais. Si les immigrés ne se présentaient pas, je ne sais pas qui prendrait leur place”, reconnaît sans ciller sa cheffe de cuisine. En attendant, Makan se demande pourquoi sa vie reste si difficile en France, le pays des droits”…

Existences invisibles
Entre spleen et courage, le documentaire suit le quotidien d’un travailleur sans-papiers dans sa quête de régularisation, précieux sésame qui lui permettrait de se rendre dans son pays natal pour revoir ses proches qui subsistent grâce à son sacrifice. Aidé notamment par des militants syndicaux de la CGT, Makan, qui tente de sortir de l’ornière administrative où il s’est enlisé, a rejoint la lutte de ceux qui se mettent en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Mettant en lumière ces premiers de corvées” condamnés à mener des existences invisibles (ils seraient près de 700 000 en France), ce film révèle sans misérabilisme le vécu intime de l’exil, de la clandestinité et de l’abnégation.

Les rencontres - © Le Centre d'art GwinZegal

QUELLE PLACE POUR LE SAUVAGE DANS NOTRE ENVIRONNEMENT ? AVEC CAROLINE CIESLIK
(4 rencontres d’1h possibles dans la journée)
Le sauvage est un concept ambigu dans la culture occidentale : il suscite des sentiments souvent contradictoires de peur et/​ou de désir. Le sauvage, c’est ce que nous ne maîtrisons
pas. Le sauvage, c’est l’autre, l’inconnu, mais aussi un symbole de liberté. Il prend une part importante dans nos récits et nos imaginaires. Quelle place réelle lui avons-nous laissée dans
nos territoires de vie ?

C’est à travers deux recherches que Caroline Cieslik questionnera la place du sauvage dans notre société, et les luttes qui lui sont associées.

Les sauvages Un Observatoire photographique du paysage dans le cadre d’un observatoire d’écologie urbaine sur une friche transformée en Parc Naturel urbain.

Cernées par le canal de l’Ille et un bras de la rivière, les Prairies Saint-Martin sont une ile de 29 hectares, en plein centre de Rennes. Leur histoire relève d’identités à la fois rurale et ouvrière. La ville s’est construite tout autour, mais le site est resté relativement protégé de l’urbanisation, dans l’attente de différents projets. La friche est l’objet de réappropriations multiples favorisées par la politique de préemption de la Ville. Les maisons sont squattées et les rues sont un spot pour celles et ceux qui vivent en camion. En 2011, après plus de cinquante ans de latence, la Municipalité décide enfin de lancer un grand projet d’aménagement : transformer les Prairies Saint-Martin en un champ d’extension des crues et pour cela, les convertir en Parc Naturel Urbain. Il nécessite d’expulser, d’exproprier l’ensemble des habi​tant​.es, il entraine un conflit entre la Municipalité et les usagères et les usagers des lieux pendant plusieurs années.

Naviguer en oiseau
L’hiver, des milliers de Grands Cormorans migrent en France le long des cours d’eau, des zones humides, y compris en ville. L’espèce aurait près de soixante millions d’années et leur apparence archaïque contraste avec les paysages urbains hypermodernes. Les mutations de la ville sont-elles propices à l’oiseau ?
L’oiseau est bien connu en milieu marin, pourtant il existe aussi une sous-espèce continentale, « Phalacrocorax carbo sinensis », celle que je photographie, et son histoire est un très bel exemple de résilience. Elle a été quasiment exterminée en Europe et totalement en France au siècle dernier, considérée comme nuisible. En 1979, la Directive Oiseaux lui a conféré un statut de protection totale. Les populations se alors sont renouvelées, de manière spectaculaire. Le Grand Cormoran a recolonisé toute l’Europe depuis les Pays-Bas et le Danemark.
Je photographie actuellement leurs déplacements quotidiens depuis deux métropoles françaises, le Grand Paris et à Rennes et leurs migrations saisonnières en Europe du Nord.

L’ANIMAL TOTEM D’UNE LUTTE

La pointe aval de l’Ile Saint-Denis (93) est classée réserve, elle abrite de nombreux oiseaux dont 15 % de la population francilienne de Grands Cormorans. Elle est laissée en libre
évolution, c’est une partie de la zone Natura 2000 Saint-Denis, l’une des rares zones de ce type située en milieu urbain en Europe.
Pourtant, ce territoire et ses habitant·es sont aujourd’hui menacés par un projet d’entrepôt logistique géant sur la rive opposée. Ça s’appelle Green Dock, mais c’est loin d’être green : l’entrepôt serait grand comme deux stades de France, éclairé jour et nuit, son activité impliquerait plus de 1000 rotations de véhicules par jour. Il projettera une ombre massive sur une zone pourtant protégée pour sa faune depuis plus de trente ans.
Les images sont aussi celles d’une lutte animée par différents collectifs, dont les Soulèvements de la Terre Île-de-France et le Grand Cormoran en est devenu l’animal totem.

©Laura Ben Hayoun, Nadine, collection Modern Tricot 1963,Apprends moi à coudre_scier, 2024 - © Le Centre d'art GwinZegal

©Laura Ben Hayoun, Nadine, collection Modern Tricot 1963,Apprends moi à coudre_scier, 2024

MES ORIGINES, HISTOIRE DE TRANSMISSION AVEC LAURA BEN HAYOUN
(4 rencontres d’1h possibles dans la journée)

Laura Ben Hayoun est née en 1984 à Valence. D’ascendance algérienne et arménienne, elle habite l’entre-deux et en fait le coeur de son travail artistique. Sa photographie est un espace de tensions et de jeux. Elle y explore les notions de famille, de frontières, de transmission à travers des histoires intimes envisagées comme des échos de la grande histoire.

Teach me how to sew/​saw (Apprends moi à coudre/​scier ) prend pied entre la France et l’Arménie.
J’y suis les trames ambiguës tissées entre diaspora et Arménie indépendante. Une grande partie de la diaspora arménienne est arrivée en Europe à la suite du génocide de 1915. Venant de territoires aujourd’hui en Turquie, nombre ne se reconnaissent pas dans l’Arménie actuelle.

C’est à travers une histoire du textile et des motifs que je questionne ces identités. Les symboles qui se répètent dans les tapis et les tatouages (la grenade, les mots en arménien) sont des hymnes à la fécondité et à la prospérité. J’ai eu très vite envie de les questionner avec d’autres jeunes femmes.
Les tapis sont aussi des territoires. Durant ce travail au long cours l’Arménie à connu des bouleversements énormes: une révolution en 2018 puis la guerre avec l’Azerbaïdjan.
Le voyage commence à l’usine de tricot où travaillaient mes grand-tantes arméniennes à Valence (France) et m’emmène en Arménie dans la capitale Erevan, mélant ma voix à celle d’autres arméniennes.Se mêle ici des histoire intimes et familiale à celle d’un pays pris dans les déchaînements géopolitique et religieux du 20ème siècle à nos jours. L’ensemble fonctionne comme un chœur, démultipliant les identités arméniennes et diasporiques.
Photographies, vidéos, textes, tapis.

*Un pour un*, un film de Thierry Bellanger et Philippe Elusse - © Le Centre d'art GwinZegal

Un pour un, un film de Thierry Bellanger et Philippe Elusse

L’OUVERTURE DES POSSIBLES, RENCONTRE AVEC THIERRY BELLANGER
Projection du film documentaire Un pour un de Thierry Bellanger et Philippe Elusse et rencontre avec Thierry Bellanger.
Des jeunes décrocheurs scolaires se forment à la prise en charge de jeunes adultes atteints de troubles autistiques. On finit par se demander : qui aide qui ?

Qui aide qui dans la relation singulière qui unit un jeune autiste et un jeune en manque de reconnaissance sociale?
Pendant 3 ans, Thierry Bellanger a suivi, au sein de l’association Le Relais Ile-de-France”, les pas de jeunes issus des quartiers populaires dans leur formation à la prise en charge de jeunes adultes atteints de troubles autistiques. Son film raconte la rencontre entre ces deux mondes en marge, celui des jeunes décrocheurs, trop souvent stigmatisés, et celui des autistes dont le vécu au quotidien reste largement méconnu.

LA PRESSE :
« Il est des histoires simples qui, traitées avec le regard et la distance justes, vous bouleversent.
L’histoire de Boni, Sadio, Aymeric, Marine, William, Alexis et des autres protagonistes du documentaire Un pour un, en fait partie. … Un pour un’ parle de ces jeunes « dont personne ne veut». Les autistes accueillis par l’association Le Relais Ile-de-France ne sont pas Asperger, ils ne sont pas Rain Man. Ils sont les autistes que l’on ne veut pas voir. Ceux qui hurlent pour dire leur joie ou leur colère, ceux qui frappent, ont peur de tout, semblent emmurés en eux-mêmes, se mutilent. »
(Audrey Fournier — Le Monde 28÷10÷19)

« Comment prendre soin des autres quand on a du mal à se prendre en charge soi-même ? Quel lien invisible peut relier des personnes qui, pour des raisons différentes, souffrent d’un puissant sentiment d’exclusion ? Ces questions forment la toile de fond du documentaire Un pour un où Thierry Bellanger filme, pendant deux ans, la rencontre de ces deux mondes… Une comédie « hors normes » sur l’autisme. »
(Cécile Jaurès – La Croix – 28÷10÷19)

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