Au sein de toutes les langues, il existe des mots dits intraduisibles. Trop ancrés dans une culture, leur passage d’une langue à l’autre les appauvrit, les déforme ou les vide de leur sens. C’est à partir de ce constat qu’est née la proposition d’un atelier de photographie au sein du collège Diwan de Plésidy. À travers l’arpentage sensible du paysage, les élèves ont tenté de traduire visuellement ces mots singuliers du breton, en laissant l’image jouer le rôle de médiatrice. Les paysages sont devenus le support d’un imagier photographique : non pas un dictionnaire illustré, mais un recueil d’impressions sensibles où chaque image tente de restituer l’esprit d’un mot, d’en faire sentir la texture et la profondeur.
Ce travail fait écho au sens ancien du mot ymagier − celle ou celui qui crée des images −
et à son sens contemporain : construire un objet-livre permettant d’articuler le visuel
et la linguistique, pour mieux saisir le monde qui nous entoure.
SANDRINE MARC (1979, vit à Paris)
Sandrine Marc utilise la photographie comme un outil de recherche, un prétexte pour aller voir dehors et faire des rencontres. La marche lui permet de créer les conditions d’attention et d’écoute que requiert la pratique du paysage. Elle saisit des « éclats de réel », des situations ténues, des agencements éphémères. Diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris depuis 2005, elle expose régulièrement son travail. Elle enseigne depuis 2018 à l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est.